Le ras-le-bol des habitants, entre soutien et exaspération
« Oui bah ça nous fait déjà plaisir qu'ils reviennent parce que les cours sont envahis de rats, de souris, les ruelles on ne peut pas traverser tellement que ça pue, il y a des vers qui sortent de partout. C’est dégueulasse », témoigne Khadiga, habitante excédée par les conditions de vie des derniers jours. « On sort, ça pue, on rentre, ça pue. Moi je suis désolée mais il faut faire quelque chose. »
Même constat pour Sabine, une passante : « Partout à Saint-Étienne, c’était trop sale. Là maintenant, c’est bon, ça sera propre. »
Commerçants et habitants semblent partagés entre incompréhension face aux désagréments quotidiens et compréhension du mouvement. Mancef, boulanger, résume cette ambivalence : « Ils ont bien raison, il y a une cause. Ils savent ce qu'ils font, je ne suis pas contre ça. Mais le fait que ça s'entasse devant chez moi, c'est pas bon. Il y a des mouches, il y a l'odeur, il y a tout. Ça fait fuir la clientèle. Mais je comprends la situation. »
Des avancées pour les agents, une ville à nettoyer
Un accord a finalement été trouvé entre les agents et la métropole, avec plusieurs avancées notables : maintien de tous les postes, amélioration des conditions de travail, mise en place d’une nouvelle tournée de tri sélectif le mercredi, et un effort renforcé de communication pour lutter contre les incivilités.
Sur le terrain, la reprise est intense. « Ça va, ça va, on s'en sort. C'est un peu dur, mais petit à petit », confie Majeed, agent de collecte. « Après, les tournées restent les mêmes, sauf qu'on vide plus en fait. Vu qu'il y a un tonnage exceptionnellement augmenté, ça fait qu'on vide plus le camion. »
Ce mardi, les équipes de nettoyage de la voirie sont également mobilisées pour effacer les stigmates de la grève et rendre à Saint-Étienne son visage habituel.
Retour à la normale… en espérant qu’elle dure
La collecte a repris, et avec elle, une certaine forme de normalité. Si les poubelles disparaissent progressivement des trottoirs, le dialogue social, lui, reste ouvert. Car dans les coulisses de cette reprise se joue aussi l’avenir d’un service public essentiel, que les habitants comme les agents souhaitent préserver.
AC