Il ne s’agit pas d’un jeu, ni d’un simple support visuel : la Fresque des droits de l’enfant, imaginée par UNICEF France, est un véritable parcours de sensibilisation. L’objectif ? Aider les adultes à comprendre que les droits de l’enfant ne sont pas des notions théoriques, mais un cadre juridique international pensé pour garantir à chaque jeune des conditions de vie dignes, en France comme ailleurs.
Sur place, Daaniya Sulliman, bénévole en charge de la sensibilisation aux droits de l’enfant pour UNICEF Loire, rappelle un constat clair :
« On pense que les adultes sont au courant des droits de l’enfant, mais on se rend compte qu’il y a un manque à ce niveau-là. »
D’où l’intérêt de cet atelier, entièrement pensé pour un public adulte. « Les parents ou les éducateurs viennent avec leur famille : les enfants ont une activité dédiée pendant que les adultes participent à la fresque. »
La fresque, encore vide en début de séance, se construit peu à peu : aspects juridiques, besoins essentiels de l’enfant, vie sociale, santé physique et mentale… Chaque mini-atelier permet d’ajouter une brique de compréhension. « On voit d’abord la définition juridique de l’enfant dans la Convention internationale des droits de l’enfant », explique Daaniya. « Puis on avance sur la nature des droits, les différents aspects de la vie, et on observe aussi ce qui se passe en France et dans le monde. »
Pour UNICEF, la finalité dépasse largement la simple information : il s’agit d’impulser un changement durable.
« La fresque permet aux participants d’inclure les droits dans leur quotidien, de se dire : peut-être que je faisais ça sans y penser, mais maintenant je garde en tête l’optique des droits de l’enfant. Cela peut amener à modifier de petites choses pour s’assurer que l’enfant a tout ce dont il a besoin pour bien grandir. »
Parmi les participants du jour, Anne, ancienne infirmière scolaire, insiste sur l’importance de remettre ce sujet « en lumière et en mémoire » :
« Les droits des enfants ne sont pas respectés partout. Les enfants sont peu écoutés dans ce qu’ils ressentent. Ils sont vulnérables, souvent démunis, et n’ont pas toujours les mots pour exprimer leurs difficultés. »
Pour elle, cet atelier devrait concerner « tous les éducateurs : milieu scolaire, centres de loisirs, animateurs, mais aussi les parents ». Car comprendre les droits de l’enfant, c’est aussi comprendre ses besoins fondamentaux :
« Un enfant peut perdre son insouciance par manque de soins essentiels. Le respect de ses besoins, c’est lui offrir un environnement qui lui donne envie d’apprendre, d’avancer, de grandir. Il a besoin d’attention, de parents attentionnés, et d’adultes capables de comprendre sa vulnérabilité. »
À Saint-Étienne, cette Journée bleue n’a donc pas seulement permis de sensibiliser – elle a donné l’occasion à des adultes de revoir leur façon d’accompagner les enfants. Et de repartir avec une conviction : les droits de l’enfant se construisent chaque jour, à hauteur d’enfant… mais aussi, et surtout, à hauteur d’adulte.
AC








