Tout commence en août 2022. Gilles Artigues, alors premier adjoint, affirme avoir été piégé et victime d’un chantage pendant huit ans. Une vidéo, tournée en 2014 à Paris lors d’un rendez-vous intime avec un escort-boy, aurait servi de moyen de pression. L’affaire est révélée par Mediapart, à l’initiative de Gilles Rossary-Lenglet, ex-compagnon de l’adjoint Samy Kéfi-Jérôme, qui confie le dossier au média d’investigation. Avec l’accord de Gilles Artigues, Mediapart publie aussi des enregistrements laissant entendre que le maire et son directeur de cabinet connaissaient l’existence de cette vidéo.
Dès lors, le scandale prend une ampleur judiciaire et politique inédite. Sur le banc des accusés figurent le maire Gaël Perdriau, poursuivi pour chantage et association de malfaiteurs, son ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri, l’ex-adjoint Samy Kéfi-Jérôme, Gilles Rossary-Lenglet, ainsi que plusieurs responsables associatifs poursuivis pour détournement de fonds publics, abus de confiance et faux.
Le tribunal correctionnel de Lyon devra démêler une affaire tentaculaire au cours d’au moins cinq jours d’audience, avec l’audition des principaux protagonistes, de témoins et de la partie civile. Les mis en cause risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 € d’amende pour chantage, des peines alourdies par la circonstance de bande organisée.
Au-delà du volet judiciaire, l’affaire secoue déjà l’exécutif municipal à l’approche des élections de mars prochain. Symbole de la tension politique ambiante, le conseil municipal prévu le 29 septembre a été reporté par Gaël Perdriau, une décision aussitôt critiquée par l’opposition. Affaire à suivre...
AC








