Dans une chambre du service de soins palliatifs, le silence est doucement rompu par le bruit discret des pattes sur le sol. Luna, une chienne golden croisée Border au regard attentif, s’approche lentement du lit. À son contact, le visage du patient s’illumine.
« Disons que ça me procure une sensation de soulagement, d’être dépaysée, d’être ailleurs, autre que de penser à ma pièce d’hospitalisation », confie une patiente. « Je profite du moment que j’ai avec elle pour essayer d’oublier. »
Chaque vendredi après-midi, pendant une trentaine de minutes, trois à quatre patients bénéficient de ces séances individuelles. Derrière cette initiative : Camille Poyade, praticienne en médiation animale depuis plus de dix ans.
« Mon rôle, c’est d’accompagner Luna et Gamin, deux chiens formés pour intervenir auprès des patients en soins palliatifs », explique-t-elle. « L’idée, c’est d’apporter un peu d’apaisement, de ramener la réalité au sein de l’hôpital, de se décentrer de la maladie et de simplement être dans un rapport de bien-être. »
Les chiens, soigneusement sélectionnés et éduqués, savent rester calmes et attentifs dans les chambres. « Luna, ma partenaire principale, est juste exceptionnelle », sourit Camille Poyade.
Pour le professeur Pascale Vassal, cheffe du service de soins palliatifs, cette médiation canine a rapidement démontré ses bienfaits :
« C’est comme si on ouvrait une fenêtre chez nos patients, pour leur permettre de prendre un peu d’air, de sortir de leur maladie. Pendant un temps, ils oublient leurs douleurs, leurs souffrances physiques, et se centrent sur autre chose. »
Le dispositif, co-géré et financé par la Ligue contre le cancer, s’inscrit dans une démarche humaniste et innovante. « Nous avons beaucoup progressé dans la prise en charge de la douleur et l’accompagnement psychologique. Avec la médiation canine, nous allons encore plus loin, en offrant un autre type de présence, un autre souffle de vie », souligne la cheffe de service.
Dans ce lieu où le temps semble suspendu, la tendresse d’un animal devient un langage universel. Quand les mots manquent, un regard, une patte posée sur une main suffisent à tout exprimer.
AC








