« On est au bout du système » : le constat financier accablant
« En 2025, on avait déjà budgétisé 1,5 million d’euros pour équilibrer la station. Malgré un bon mois de décembre (400 000 € de recettes), janvier, février et mars ont été désastreux. » Jean-Yves Bonnefoy dresse un bilan sans appel :
- 900 000 € de charges salariales (40 saisonniers à embaucher chaque hiver),
- 800 000 € d’amortissement
- Un été 2025 correct (120 000 € de recettes, +20 %)… mais insuffisant pour combler les pertes.
« Dédé, Claire, Géraldine… J’ai de la peine pour eux » : l’humain au cœur de la décision
Jean-Yves Bonnefoy reconnaît la souffrance des employés, ces visages familiers qui font vivre Chalmazel depuis des décennies : « Je pense à Dédé, 40 ans de maison, sa clé à molette dans une poche, son tournevis dans l’autre… Le cadeau qu’on lui fait pour sa retraite, c’est de fermer sa station. Ça me brise le cœur. » Il ajoute sur le fonctionnement de la collectivité : « Mais je suis aussi en colère, parce qu’on nous laisse mourir à petit feu. Les départements n’ont plus les moyens. On a porté Chalmazel seuls depuis 2003, après le départ de la Saint-Étienne Métropole. On a injecté des millions… mais aujourd’hui, ça ne tient plus. »
Et l'avenir ?
« On ne ferme pas définitivement, on fait une pause pour éviter d’aggraver la situation. » Jean-Yves Bonnefoy assure que des rencontres avec les acteurs locaux auront lieu, mais écarte toute réouverture précipitée : « Même s’il neige en décembre, on ne peut pas improviser. Il y a des normes de sécurité, des effectifs à former… On ne bricole pas une station ! »
L’avenir ? « Trouver des partenaires – publics, privés, associatifs… On n’est pas faits pour gérer ça seuls. On est une grosse machine administrative, pas une structure agile. Il faut un modèle réactif, avec des gens qui connaissent le terrain. »
« On a passé 7-8 ans à faire des projets… et on bute toujours »
Bonnefoy avoue son amertume : « On a essayé des projets de développement… mais à chaque fois, un truc coince : l’environnement, l’eau, le PLU [Plan Local d’Urbanisme]… On dépense des études, de l’énergie, et on n’avance pas. » « Peut-être qu’on n’est pas la bonne structure. Un département, c’est 3 000 salariés, des procédures lourdes… On n’a pas la réactivité qu’il faut. »
Son espoir ? « Construire quelque chose de nouveau, avec ceux qui veulent bien nous aider. Parce que Chalmazel, c’est trop important pour la Loire. »
T.RIVIERE / B.MAESTRACCI








