L’objectif est ambitieux : inventer une nouvelle génération de composants optiques basés sur les métasurfaces, des structures nanométriques capables de manipuler la lumière de manière innovante, pour des applications allant des véhicules autonomes à la biophotonique.
« Ce laboratoire commun concrétise le travail que nous avons débuté ensemble, et que nous allons continuer autour d’un sujet spécifique : développer des composants optiques à base de métasurfaces pour lever des verrous scientifiques et industriels », explique Florence Garrelie, directrice du laboratoire Hubert Curien.
Une recherche co-construite, pensée pour l’application
COMETA se distingue par son approche collaborative dès la phase de conception.
« Le sujet a été défini en commun, co-construit. Et ça a pris plusieurs mois pour le faire », souligne Florence Garrelie. « C’est un vrai travail partagé. Les chercheurs du laboratoire vont explorer ce qu’on appelle l’état de l’art international : faire avancer la connaissance sur ce sujet scientifique tout en visant des applications concrètes. »
Le partenariat repose sur une synergie forte entre la recherche en amont, assurée par les scientifiques, et le développement industriel, pris en charge par HEF.
« Ce qui est intéressant dans les laboratoires communs, c’est qu’on associe le côté académique qui travaille sur les questions fondamentales, avec l’institut industriel qui va jusqu’à l’applicatif », explique Maxime Darnon, directeur de recherche au CNRS, rattaché au laboratoire Hubert Curien. « Sans l’implication d’un industriel, il serait beaucoup plus difficile de transformer une découverte en produit. »
Des technologies de rupture à l’échelle nanométrique
Les composants développés dans COMETA utiliseront des métasurfaces – des motifs 1000 fois plus petits qu’un cheveu – pour transformer la lumière avec précision.
« Au lieu d’utiliser des volumes pour faire les fonctions optiques, on passe à des surfaces, grâce à la nano-structuration », explique Maxime Darnon. « Cela permet de créer des composants plus compacts, plus performants, et moins coûteux. »
Les procédés mobiliseront des technologies avancées comme la lithographie par nanoimpression, la gravure laserou encore la photolithographie, dans un souci de transfert vers la production industrielle.
« À Saint-Étienne, on rassemble à la fois le savoir-faire industriel de HEF et l’expertise scientifique du laboratoire Hubert Curien. On a tous les éléments pour que la sauce prenne », sourit Maxime Darnon.
Un laboratoire ancré localement, tourné vers l'international
L’ancrage local joue un rôle clé dans la dynamique du laboratoire.
« Le fait que tout le monde soit sur le même site facilite énormément les échanges. C’est plus simple pour les réunions, les transferts de matériaux, d’échantillons, sans contamination. On gagne en efficacité », explique le chercheur du CNRS.
Dès sa première année, COMETA prévoit le lancement de deux thèses de doctorat et se positionne sur des projets de recherche européens. Parmi les premiers cas concrets : l’intégration de métasurfaces dans des fenêtres de LIDAR pour véhicules autonomes, et le développement de solutions en biophotonique.
Vers une « fonderie photonique » stéphanoise ?
Au-delà de ses objectifs scientifiques, COMETA entend devenir une référence européenne en matière de surfaces optiques de haute performance, à l’image d’une « fonderie photonique » au service de projets R&D.
Le laboratoire s’inscrit dans la continuité d’une collaboration de longue date entre l’Université Jean Monnet, le CNRS et le groupe HEF, notamment à travers les initiatives Manutech, ou des projets EquipEx, LabEx et EUR.
COMETA illustre une ambition forte : faire de Saint-Étienne un carrefour d’innovation optique, où la science rencontre l’industrie pour bâtir les technologies du futur.
AC







