Ici, au cœur du patrimoine de l’AS Saint-Étienne, la rivalité avec l’Olympique Lyonnais s’affiche sans filtre. Comme le disait si bien Pierre Faurand, une phrase immortalisée ensuite par Roger Rocher : "En matière de football, Saint-Étienne sera toujours la capitale, et Lyon sa banlieue." Cette déclaration résume à elle seule l’intensité de ce duel si particulier.
Pour parler de cette rivalité, qui de mieux que Philippe Gastal, directeur du Musée des Verts ? À travers les objets conservés et les histoires racontées, il nous guide dans les coulisses d’un mythe du football français.
Un fanion, une victoire, une renaissance
"Juste derrière nous, vous avez le fanion du 100e derby", explique Philippe Gastal. "C'était le 25 septembre 2010, une victoire 1-0 à Gerland grâce à un but de Dimitri Payet. On n’avait plus gagné le derby depuis 1994. C'était un match tendu, Lyon tape la barre, Payet sauve sur la ligne… mais à la fin, c’est nous qui l’emportons."
Le fanion, objet simple en apparence, prend ici une valeur presque sacrée. Remis par Bernard Lacombe, ancien joueur de l'ASSE mais aussi figure emblématique de l'OL, il symbolise un rare moment d’élégance dans une rivalité souvent électrique. Il avait été échangé ce jour-là par les capitaines Toulalan (OL) et Loïc Perrin (ASSE), deux hommes emblématiques de leurs clubs respectifs.
Un ballon pour marquer l’histoire
Autre pièce phare de la collection : l’un des ballons du célèbre 3-0 infligé à Lyon à Geoffroy-Guichard. "On n’avait pas gagné un derby à la maison depuis 20 ans, ce ballon est symbolique et puis c'est une victoire nette et sans bavure, 3-0 c'est vrai que ça calme."
Un dimanche pas comme les autres
À l’occasion du derby de ce dimanche, le Musée des Verts prévoit un programme spécial. "Nous aurons une séance de dédicace avec Lubomir Moravcik entre 11h et midi, un joueur qui a marqué l’histoire des derbys", annonce le directeur. "Et toute la journée, des visites du musée et du stade sont organisées. On attend beaucoup de monde, parce que ce match-là, il n’est jamais comme les autres."
Le derby ASSE-OL, c’est une guerre de territoire, une opposition de cultures, mais c’est aussi une mémoire vivante. Et pour qui veut la revivre, la comprendre, ou tout simplement la ressentir, le rendez-vous est donné : ce dimanche, au Musée des Verts.
AC