La Foire de la Sainte-Catherine, événement emblématique de Saint-Galmier, a ouvert ses portes dans un contexte inédit. Les bovins, interdits de rassemblement depuis le retour de la dermatose nodulaire contagieuse dans le département, ont été rejoints dans cette absence par les volailles, frappées elles aussi par une interdiction à la suite d’un cas de grippe aviaire détecté à Boisset-lès-Montrond.
Une situation qui a affecté les exposants les plus attachés à la dimension agricole de la manifestation. Jean-Paul, éleveur présent depuis plus de trente ans, ne cache pas sa déception : « Surtout des belles foires comme ici… C'est dommage parce qu'on travaillait bien. Moi je la fais depuis 1991. Ouais, sans les animaux ça n'a pas le même sens. Pour nous en plus, puisqu'on est éleveur. »
Même sentiment du côté des producteurs. Joachim, fromager du Larzac, estime que la présence des animaux fait partie intégrante de l’identité de la foire : « C’est ennuyant parce que les animaux ça attire du monde, et puis les animaux c'est des animaux, c'est bien quand même. Vous auriez aimé qu'il y ait les vaches et les volailles, mais c'est pas possible. Mais bon, il y a des problèmes. Un jour ils seront là. »
Pour autant, la manifestation n’a rien perdu de sa dimension populaire. Plus de 350 exposants — un record — ont pris place dans les rues, des pôles végétaux aux stands de saveurs locales, en passant par le matériel agricole ou les chevaux de trait.
Ces derniers ont d’ailleurs profité d’un contexte sanitaire qui ne les concerne pas, comme l’explique Bernard Dallery, président de l’association des éleveurs de chevaux de trait de la Loire : « Pour l'instant, l'épidémie qu'on a sur les bovins ne se propage pas sur les chevaux, donc il n'y a aucun problème pour nos animaux. Donc tout se déroule bien pour nous. »
Il souligne également l’importance de cette visibilité : « C'est l'occasion de montrer nos chevaux à un grand nombre de personnes, puisque certaines années c'est jusqu'à 30 000 personnes qui viennent sur le site de Saint-Galmier. Donc c'est très important pour nous d'être présents. »
Malgré une ambiance forcément différente, la Sainte-Catherine prouve encore une fois sa capacité à attirer et à fédérer. Une tradition baldomérienne solidement enracinée, qui semble prête à surmonter les aléas sanitaires… en attendant le retour des bovins et des volailles.
AC








