Simples et efficaces, une innovation à la croisée de l’écologie, de la technique et de l’expérience de terrain, ces voiles sont pensées pour répondre aux défis croissants liés au réchauffement climatique.
Protéger, économiser, durer
Ces voiles conçues à partir d’anciennes bâches recyclées, autrefois utilisées par les services techniques et les jardiniers de la Métropole de Saint-Étienne, offrent aujourd’hui une protection précieuse à la pelouse du stade. Elles réduisent jusqu’à 50 % les rayons UV, limitent l’élévation de la température au niveau du sol et permettent une diminution significative de l’arrosage. Résultat : une consommation d’eau en forte baisse, moins de recours aux produits phytosanitaires, et une pelouse qui résiste mieux aux assauts des fortes chaleurs estivales.
Ce dispositif vient enrichir les engagements durables déjà en place au sein de l’enceinte stéphanoise : panneaux photovoltaïques, cuves de récupération d’eau de pluie, et politique d’entretien raisonnée. Une stratégie environnementale globale qui positionne Geoffroy-Guichard comme un exemple à suivre en matière de gestion responsable d’infrastructure sportive.
Un prototype né de l'expérience Euro 2016
À l’origine de cette initiative, une constatation vieille de près de dix ans. « L’idée remonte à l’Euro 2016, à une époque où la Pyricularia – une maladie fongique des pelouses venue d'Italie – a commencé à toucher de nombreux stades en France », explique José Machado, responsable technique du stade depuis plus de 20 ans. « Cependant, nous avions remarqué que les zones les plus ombragées avaient mieux tenu. »
Ce retour d’expérience a nourri la réflexion des équipes de la Métropole, jusqu’à ce prototype soit appliqué pour la première fois durant l’été 2025. Un test en conditions réelles, immédiatement soumis à rude épreuve : une canicule de près de trois semaines entre mi-juin et début juillet a largement contribué à tester son efficacité.
Un dispositif à faible coût mais à fort potentiel
Autre atout de ces voiles : leur coût quasi nul. Leur installation ne nécessite que le temps et l’ingéniosité des équipes de la métropole. Un investissement humain qui pourrait porter ses fruits au-delà des frontières ligériennes. « Le prototype est très prometteur. Il pourrait devenir un dispositif pérenne dès l’été 2026, après les ajustements issus de cette première phase de test », confirme Jean-Luc Degraix, vice-président de Saint-Étienne Métropole en charge des grands équipements.
Des discussions sont déjà en cours pour faire breveter ce dispositif, qui suscite l’intérêt d’autres gestionnaires de stades. Une formation à son sujet sera d’ailleurs dispensée en juin prochain au Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges, par Marianne Petiot, en charge du projet pour la Métropole.
Une pelouse validée par l’ASSE
La mise en service de ces voiles a déjà passé un premier test grandeur nature. Le samedi 12 juillet, lors du match amical entre l’AS Saint-Étienne et Troyes, les joueurs et le staff ont constaté les bénéfices du dispositif. « On nous a dit que la pelouse tient bien, elle ne s’est pas dégradée trop vite malgré les 30 minutes d’échauffement et les 90 minutes de match », rapporte Jean-Luc Degraix.
En cette période où les températures extrêmes deviennent la norme, Geoffroy-Guichard montre une nouvelle fois la voie en matière de résilience climatique. Un pas de plus vers un sport plus durable, sur un terrain d’ores et déjà prêt pour l’avenir.
Y. Bouhaddane







