Un policier en civil, deux autres un peu plus loins, leur stratégie est rodé. Yvon est sur le trottoir, debout avec sa moto noir banalisé à côté de lui. Il observe attentivement le trafic pour identifier les comportements dangereux. « Je regarde tous les véhicules qui roulent et qui font des infractions à la circulation, notamment les feux rouges, les ceintures non attachées, l'utilisation du téléphone et les écarts de conduite », explique Yvon, membre de la brigade Motocycliste de la Police Nationale de la Loire
Et dans ces opérations, il ne néglige pas la précision : « Ça peut aller vite, mais après, s'il y a un doute, on n'intercepte pas. Il faut que ça soit sûr », précise Yvon. Une fois l'infraction identifiée, les informations sont rapidement transmises : « J'annonce déjà le véhicule, la couleur, et ensuite je donne l'immatriculation et l'infraction. »
Une interception rapide
À peine le temps de discuter qu'une interception a lieu. Une voiture noir démarre à toute vitesse au feu rouge en faisant vrombir le moteur. « Alors, là, il y a un véhicule Audi RS3 qui est parti en direction de l'autoroute. RS3 noir. Vitesse excessive et accélération », détaille Yvon à la radio. Les deux policiers sur leur moto allument les gyrophares et partent à sa poursuite. Le véhicule est rapidement interpellé. « Vous me présentez les papiers du véhicule, s'il vous plaît ? Votre permis et le certificat d’immatriculation », demande l'un des policiers.
Le conducteur, interpellé, tente de justifier son comportement : « Je travaille. Je voulais aller directement voir un collègue et revenir. C'est plus simple. » Une réponse qui ne convainc pas les policiers. « C'est dommage de faire ça. Ça ne présentait pas d'intérêt en plus », lui répond Christophe de la brigade motocycliste. « Bien sûr », admet le conducteur. « On a eu le mauvais comportement, là, on a le bon comportement. Voilà, savoir assumer ses fautes », conclut Christophe un autre membre de la brigade Motocycliste de la Police Nationale de la Loire. Le conducteur reçoit une simple amande. Pour faciliter le paiement, la carte bleue est acceptée à Saint-Étienne. Une mesure qui vise à simplifier les démarches pour les contrevenants.
Une hausse des comportements à risque
Ces opérations, bien que connues, sont de plus en plus fréquentes. La police évoque une hausse des comportements à risque sur la route. « Quand les usagers voient habituellement des motos sérigraphiées avec des fonctionnaires en tenue, ils sont beaucoup plus vigilants. Là, l'objectif, c'est de voir sans forcément être vu pour une fois », explique Christophe.
Selon le baromètre AXA Prévention de 2024, 80% des automobilistes admettent utiliser leur téléphone au volant, contre 69% en 2021. Cette augmentation des comportements dangereux souligne l'importance des opérations menées par la brigade motocycliste de Saint-Étienne.
T.RIVIERE







