Des tas de vêtements devant des grandes enseignes de mode : voici une des actions menées ce mardi matin par Le Relais 42 à Givors. Comme dans toute la France, ils ciblent notamment le groupe Kiabi, dont le directeur est à la tête du conseil d'administration de "Refashion". Cet éco-organisme reverse de l'argent au collectif comme Le Relais. Stéphane Jambon, responsable du Relais 42, explique : « Aujourd'hui, on a l'éco-organisme qui nous donne 156 euros la tonne triée. Nos coûts nets de tri sont calculés par l'État à 304 euros. Donc aujourd'hui, on a un manque à gagner dès qu'on trie une tonne de linge. » Il évoque une date butoir en septembre.
Des employés en première ligne
À Pélussin, la situation est particulièrement critique pour les 59 employés du centre de tri. Beaucoup d'entre eux, résidant dans le village du Pilat, avaient trouvé dans Le Relais une stabilité professionnelle difficile à obtenir ailleurs. Tiffany Bouy, employée depuis cinq ans, partage ses inquiétudes : « Ça m'inquiète parce que je risque de perdre mon emploi. Je n'ai pas envie d'y penser. Sachant que je n'ai pas de diplôme et que je n'ai pas beaucoup été à l'école, ici, ça m'a permis d'être stable financièrement. »
Michel Figued, employé depuis trois ans, exprime également son attachement à son travail : « Moi, je suis en fin de carrière, alors ce n'est pas grave pour moi. J'ai le métier, je le fais avec plaisir. Il y a une implication derrière Le Relais, non seulement la récupération, le recyclage, le fait qu'on utilise des vêtements plusieurs fois. Pour moi, c'est important parce que je suis un peu écologiste. »
Une grève pour alerter
À partir de ce mardi, le service de collecte de Le Relais est en grève. Le centre de Pélussin, qui collecte entre 17 et 20 tonnes de textiles par jour sur un rayon de 150 kilomètres, demande aux habitants de conserver leurs vêtements pour éviter de faire déborder les conteneurs. L’entreprise à but non lucratif attend rapidement un soutien des collectivités.
T.RIVIERE







