« On n’est pas là par plaisir » : le prix de l’engagement
« Toutes, je les ai toutes faites. » Émilie, éducatrice spécialisée, Serge, approvisionneur en mécanique, Jean-Michel, verrier, Nathalie, adjointe administrative hospitalière, et Jérôme, éducateur spécialisé, font partie de ces visages familiers qu’on croise à chaque cortège. « Je viens chaque fois que je peux me libérer. C’est un devoir », explique Nathalie, qui pose des jours de congé pour être présente. « Je perds sur mon salaire, mais il faut se battre », renchérit Jean-Michel, conscient du sacrifice financier que représente chaque journée de grève.
Pour Serge, qui a participé à 13 des 14 manifestations contre la réforme des retraites, « c’est un choix judicieux » : « Mon employeur ne me paie pas quand je suis absent, mais on n’a pas le choix. » Jérôme assume lui aussi ce coût : « Il n’y a pas de combat sans contrainte. Si c’était facile, ça ne servirait à rien. »
S’organiser pour durer : caisses de grève et solidarité
Face à la difficulté de monter des grèves générales comme dans les décennies passées, les manifestants cherchent des solutions. « On aimerait s’organiser boîte par boîte pour étendre la grève », souligne Émilie. « Les syndicats pourraient mettre en place des caisses de grève. On est capables de s’organiser », propose-t-elle, tandis que Jérôme rêve d’un mouvement plus massif : « On en a besoin, comme avant. Mais aujourd’hui, c’est plus compliqué. »
Malgré les obstacles, la colère reste intacte. « On lâche rien », entendons en musique. Une détermination qui se paie, mais qui pourrait payer – uniquement si le gouvernement finit par céder.
T.RIVIERE








