« On nous avait dit qu’on aurait des détails sur la réforme, sur le CAPES… Mais on repart avec rien », Axel, en 1ère année de master sciences de l’éducation, résume l’exaspération générale. « On est dans le flou complet », renchérit-il sous les applaudissements dans l’amphitéatre de Jean-Monnet. Marine, elle aussi en master 1, s’interroge : « Comment réviser sans savoir à quoi s’attendre ? On nous demande de préparer un concours qu’on ne comprend pas ! » Même Barberine, en 3ème année de licence, anticipe déjà l’échec : « Je me prépare mentalement à ne pas réussir. Si on n’a pas le concours, quelles alternatives ? Personne ne nous le dit. »
La réforme des concours de l'enseignement, entrée en vigueur progressivement depuis 2022, bouleverse le parcours des futurs professeurs en décalant une partie des recrutements dès la fin de la licence (au lieu du master). Désormais, les étudiants peuvent passer un nouveau concours après une licence (notamment la licence professionnelle "Professorat des écoles") pour intégrer un master en alternance rémunéré, avec une titularisation à l'issue des deux ans. Le CAPES et les autres concours traditionnels (post-master) coexistent, mais la répartition des postes entre ces deux voies reste floue, tout comme les modalités précises d’admission et de formation.
La rectrice face à la fronde : "Des réponses d’ici octobre"
Anne Bisagni-Faure, rectrice de l’académie de Lyon, a tenté de calmer le jeu : « Cette réunion a permis d’identifier vos incertitudes. Certains textes sont encore en discussion au Parlement, mais des réponses arriveront rapidement. »
Problème : les étudiants attendaient des précisions immédiates, pas des vagues assurances. « Sur la répartition des postes ? On ne peut rien vous dire aujourd’hui », a lâché une représentante du rectorat, déclenchant un murmure de colère dans l’amphi.
"Extêmement motivés, mais abandonnés" : le rectorat promet des cellules d’urgence
Malgré les questions sans réponse, la rectrice veut retenir le positif : « J’ai vu des étudiants très motivés. Maintenant, il faut leur apporter des réponses rapides. »
Solution annoncée :
- Des cellules d’information seront créées à l’université.
- Des précisions sont attendues d’ici octobre.
Trop tard pour certains : « On n’a pas le temps d’attendre. Les révisions commencent maintenant ! », s’insurge Axel.
T.RIVIERE








