Dès 7h du matin aux Puces Marcelinoises, Jean-Marie parcourt les allées. Pour être un bon chineur, il n'y a pas de secret : « Il faut venir le matin au déballage, quand les gens déballent et être le premier à vouloir acheter une chose rare », explique-t-il. De plus, ici, à Saint-Marcelin-en-Forez, il y a de la concurrence. Ce marché aux puces est un événement qui attire jusqu’à 3 000 visiteurs et 180 exposants chaque semaine.
Des trouvailles insolites
En fouillant dans une boîte de vinyles, Jean-Marie tombe sur des disques en parfait état. « C'est rare de trouver des disques propres comme ça », commente-t-il. Certains disques, comme ceux de Bob Marley, peuvent valoir « jusqu'à 200 euros », selon lui.
Mais Jean-Marie n'est pas seulement à la recherche de profits ; il a aussi un sens aigu de l'honnêteté. « J'ai déjà vu un jeune qui vendait un Tintin et Milou à 2 euros. Je lui ai dit : Il faut pas le vendre parce qu'il vaut des centaines d'euros. Première édition, ça vaut sept cents euros. Il faut essayer d'être honnête. Enfin, c’est comme ça que je marche. »
Des objets à rénover
Parmi les objets qu'il achète, beaucoup nécessitent une petite réparation. « Beaucoup de platines, c'est une courroie. Là, c'est un pignon. Donc elle, elle s’use jamais. Là, j'ai acheté vingt qui étaient à trente. Là, ça, je vais le revendre cent », explique-t-il.
Chaque objet a une histoire et un potentiel, et Jean-Marie sait les voir. Car en plus de chiner, Jean-Marie participe à la récupération et à la réparation d'objets de seconde main avec d'autres bénévoles pour l'association "Bouton Boulon" à Saint-Bonnet-Le-Château, dont il est le président.
Des coups de chance
Parmi ses trouvailles les plus mémorables, il y a ce vieux saxophone tout noir acheté pour dix euros et revendu 1 200 euros le lendemain. « En l'astiquant, il y avait un numéro. C'est un fabriquant de Paris. Ils le nettoient, le remettent en état. Les vieux instruments, bah ça, ils peuvent les vendre jusqu'à dix ou quinze mille euros, comme un vieux violon », raconte-t-il.
Une question de survie
Jean-Marie explique que sa passion pour la chine est née d'une période difficile de sa vie. « Dans ma vie, à un moment, j'ai dû vendre tout ce que j'avais pour manger. J'ai fait une grosse faillite d'entreprise et je me suis retrouvé dans la rue, plein de dettes. En revendant, on s'aperçoit que si on achète et qu'on revend, qu'on tire un petit profit, ça permet de manger », confie-t-il.
Ce n’est pas une obligation de trouver la perle rare pour s’en sortir. Le vieil homme montre une caisse remplie de câbles et d'objets divers. « Le fil tout seul ça se vend 2,60 euros le kilo au ferrailleur. Une caisse comme ça, avec 10 kilos, ça vaut 26 euros », dit-il en rigolant.
T.RIVIERE







