La relaxe : une demande unanime
Les trois avocats ont insisté sur la nécessité de relaxer Gaël Perdriau, estimant que les accusations reposent sur des présomptions et non sur des preuves tangibles. Me Paul Mallet a dénoncé un « puzzle mal assemblé » qui déforme la réalité, et interpellé les juges :
« Vous ne jugez pas Janus, mais Gaël Perdriau. Ne prenez pas uniquement les témoignages de ceux dont le barbouillage est normal. »
Pour les avocats, la présomption d’innocence doit prévaloir et n’est pas une cause aggravante, comme l’a suggéré la procureure s’il était déclaré coupable : « Clamer son innocence n’est pas un délit du code pénal. »
"Aucune preuve" concrète, des témoignages douteux
Maître Benoît Martinez a souligné l’absence totale de preuves matérielles contre Gaël Perdriau : « En 2023, aucun SMS, aucun document, aucune écoute ne prouve sa participation. Les seuls éléments proviennent de Pierre Gauttieri et Gilles Rossary-Lenglet. »
Sur Gilles Rossary-Lenglet, voici ce qu’il pense : « C’est une histoire inventée, pas la vérité. Il a menti devant ce tribunal. » L’avocat estime que l’ancien communicant est motivé par la « vengeance » et le « besoin d’argent ». Il prend ensuite l’exemple de la prise de rendez-vous avec le maire à la Comédie : « Il lui demande de parler de quelque chose d’urgent. On voit qu’il tente d’impliquer Gaël Perdriau, mais pourquoi le ferait-il s’il était vraiment le commanditaire ? »
Sur Pierre Gauttieri, il reprend des éléments du dossier : « Il a agi seul, par rancœur envers Michel Thiollière et Gilles Artigues. » Me Benoît Martinez continue : « Il est acculé, il essaie de se sortir de cette affaire. Il a menti au début sur Michel Thiollière. Ses versions ont constamment changé. »
Maître Martinez a aussi pointé des incohérences : « Pierre Gauttieri prétend avoir l’aval de Gaël Perdriau sur la vidéo quand il discute avec Gilles Rossary-Lenglet. Mais ce dernier ne le croit pas. Pourquoi veut-il absolument organiser une réunion avec lui ? » Puis il demande des preuves démontrant que le maire avait en sa possession la vidéo. « Pierre Gauttieri a déclaré : “Je n’ai pas remis la vidéo au maire.” […] Et pourquoi le commanditaire ne voudrait pas avoir la vidéo qu'il a demandé ? »
Les subventions : un processus « légal »
Maître Paul Mallet a défendu son client tout d’abord. Sans subventions, on ne pourrait pas impliquer le maire, selon lui, dans l’association de malfaiteurs : « Les magistrats instructeurs ont reconnu qu’il n’y avait aucune preuve que le maire ait donné son accord pour un détournement. […] Si Gaël Perdriau est étranger à ce financement, comment pourrait-il en être complice ? »
Puis il s’est attaqué pendant près de 20 minutes à la légalité du processus. « Il respecte le code des collectivités territoriales », affirme-t-il. Par exemple, sur « l’urgence » des subventions, voici comment il se défend : « L’idée d’utiliser des subventions pour AGAP existait bien avant Gaël Perdriau. Les fonds de la réserve du maire ont été débloqués rapidement pour l’accueil d’artistes, en toute légalité. »
Des irrégularités dans l’instruction ?
Maître Luciani a soulevé des problèmes majeurs dans l’instruction. Il a critiqué le fait que des demandes d’actes aient été refusées et que des éléments scellés n’aient pas été versés au dossier. Selon lui, cela a entravé la capacité de la défense à partager son point de vue.
Il a également remis en question la partialité de l’enquête, soulignant que les enregistrements disponibles ne reflètent pas l’intégralité des échanges. Par exemple, il a noté l’absence d’enregistrements où Gaël Perdriau garderait le silence, alors que seuls deux enregistrements antérieurs à 2018 ont été produits.
Maître Luciani a aussi interpellé sur la logique des accusations :
- « Pourquoi relaxer les associations si les subventions étaient détournées ? »
- « Si Gilles Rossary-Lenglet a piégé les associations, comment prouver que Gaël Perdriau a détourné des fonds ? Cela n’a aucun sens. »
T.RIVIERE








