Un plan de continuation comme priorité
Du côté de la direction actuelle, détenue par le groupe Cybergun, le cap est clair : maintenir Verney-Carron à flot grâce à un plan de continuation. Son PDG, Hugo Brugière, a exprimé sa détermination lors de l’audience :
« La priorité numéro 1, c'est le plan de continuation. Je rappelle que le plan de continuation prédomine sur toute offre de cession. […] La mairie de Saint-Étienne nous a déjà appuyé en se portant acquéreur du bâtiment. L’État est sollicité pour un abandon complémentaire d’un million d’euros. Il resterait un million à trouver pour éponger les passifs et restructurer l’entreprise. On n’est pas très loin. »
Un discours volontaire qui s’appuie sur l’implication des collectivités locales et sur l’espoir d’un soutien renforcé de l’État pour faire pencher la balance en faveur du maintien du groupe.
Des salariés en désaccord avec la direction
Mais sur le terrain, les salariés de Verney-Carron expriment une profonde méfiance vis-à-vis de la direction actuelle. Pour eux, le modèle financier incarné par Cybergun a montré ses limites, et seul un projet industriel solide, piloté par de véritables spécialistes du secteur, peut garantir un avenir pérenne à l’entreprise.
« Les modèles financiers c’est non. Des vrais industriels qui ont des visions long-termistes d’avenir, nous, on veut ça. […] En trois ans, il n’y a pas eu de vision industrielle. Pas de régénération de l’outillage, pas de nouveaux produits. Nous, on veut s’extraire de ce schéma financier pour un vrai schéma industriel. », déclare Rémi Daffaut, représentant CGT de l’entreprise.
Des candidats à la reprise ont jusqu’au 5 mai
Si Cybergun continue de plaider pour sa solution interne, un plan de cession est bel et bien sur la table. Les éventuels repreneurs, qu’ils soient français ou étrangers, ont jusqu’au 5 mai pour déposer leurs offres. La balle est donc dans le camp de la justice commerciale, qui devra, d’ici le 28 mai, arbitrer entre deux visions radicalement opposées du sauvetage de Verney-Carron : une restructuration portée par l’actionnaire actuel, ou une nouvelle page tournée avec un autre repreneur.
Une chose est sûre : l’histoire de Verney-Carron est à un tournant décisif, et les prochaines semaines seront cruciales pour cette entreprise emblématique de l’industrie stéphanoise.