Propriétaire de deux appartements dans la rue, un habitant a décidé de former le collectif Durafour. Il a dû fuir la rue en septembre 2023 pour des raisons de sécurité et souhaite même rester anonyme. Selon lui, « Le problème, c'est que devant ces commerces, notamment les épiceries, vous avez généralement deux ou trois personnes, le commerçant et deux ou trois autres qui restent devant, qui font du 'zoning' et qui parlent fort. » Il ajoute : « Sur une centaine de mètres, vous avez une dizaine de commerces. Ce n'est pas un after à ciel ouvert, mais c'est quasiment ça. » Le collectif a posté des vidéos de nuisances sonores tardives sur Facebook et a déjà recueilli près de 230 signatures pour sa pétition.
Des avis divergents
Il y a un mois, la police a multiplié les opérations de contrôle et démantelé un point de deal. Depuis, la rue se serait assagie selon certains commerçants, bien que d'autres aient peur de témoigner par crainte de représailles verbales. Rifi, salarié d'une épicerie de nuit rue Antoine Durafour, témoigne : « Depuis que les forces de l'ordre sont venues, avant, ce n'était pas comme ça, il y avait 100 personnes. À l'heure où je vous parle, vous allez trouver 100 personnes, même à cette heure-là. » Il reconnaît cependant une amélioration : « C'est vrai qu'avant, je suis d'accord avec vous, c'était une rue qui était affreuse. C'était la rue la plus dangereuse de Saint-Étienne. Mais ça, c'était avant. »
La police conscient des problèmes
Face à ces nuisances, la mairie, la police nationale et municipale sont conscientes du travail qu'il reste à accomplir ensemble. Certains commerces et locaux associatifs sont ciblés, mais ils constatent une baisse des plaintes des habitants. Yves Cellier, directeur interdépartemental de la police nationale de la Loire, déclare : « Il va falloir que nous allions un peu plus en profondeur pour pouvoir à la fois faire en sorte que ces commerces de bouche ou ces locaux associatifs respectent la réglementation qu'ils doivent respecter et diffusent auprès de leurs clients les règles du vivre ensemble dans l'espace public. »
Des mesures envisagées par la mairie
Concernant un possible arrêté, il serait municipal, ciblé dans un quartier, et temporaire. La ville étudie la question. Fara N’Doye, directeur de la police et de la sécurité civile municipale de Saint-Étienne, explique : « On a quand même besoin d'un certain nombre d'outils de manière à consolider ça sur un plan juridique. Ce dont on a besoin, c'est d'un maximum de constats, d'un maximum d'infractions relevées, plaintes de la population, de réactions du collectif, pétitions également. »
Il ajoute : « À l'appui de cela, nous serons peut-être amenés à prendre un arrêté, justement, qui restreindra l’ouverture de ces commerces et avec, à terme, une fermeture à partir de 23 heures. »
Plus de caméras de surveillance ?
Le collectif Durafour souhaite également davantage de caméras de surveillance. Trois sont déjà installées dans la rue, mais elles ne couvrent pas la portion où se concentrent les principales épiceries de nuit. La mairie trouve que ces moyens sont déjà suffisants.
T.RIVIERE







