Alors qu'ils ont organisé une manifestation devant les locaux de Saint-Etienne Métropole, dans le même temps qu'une réunion des élus métropolitains, pour "se faire entendre"; un communiqué du maire de Saint-Etienne a pris de court les éboueurs. Des propositions qui marquent une avancée dans leurs revendications, même s'ils restent toutefois prudents.
Une réponse municipale après dix jours de blocage
Dans un communiqué officiel, le maire de Saint-Étienne a formulé ce mercredi quatre propositions visant à apaiser le conflit social. Parmi celles-ci :
- L’alignement des primes d’insalubrité (SMAF) des éboueurs sur celles des cantonniers et agents rivières, avec effet rétroactif à janvier 2023, afin de corriger un écart de 25 euros mensuel.
- Le retour à l’ancien système de collecte dans les zones à forte densité, avec trois passages par semaine, en raison des problèmes causés par l’espacement des tournées actuelles.
- La suspension immédiate du QR code pour l’accès aux déchèteries, jugé trop complexe et mal adapté aux réalités du terrain.
- Le maintien de la régie publique au Chambon-Feugerolles, ce qui permettrait notamment six embauches en CDD dans le service public.
Des mesures que le maire qualifie de « raisonnables » et qui visent à « sortir de cette crise et retrouver un climat social serein ».
Des avancées, mais pas une victoire pour la CGT
Pour Mickaël Chambas, secrétaire général de la CGT Saint-Étienne Métropole, cette annonce soudaine suscite à la fois surprise et prudence : « On est quand même un peu étonné du timing de tout ça. On avait appelé à un rassemblement pour se faire voir, car on était oubliés depuis les dernières négociations. »
Le syndicaliste reconnaît que certaines revendications sont partiellement prises en compte dans les propositions municipales, mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit en aucun cas d’une victoire : « Ce sont des propositions du maire de Saint-Étienne, qui doivent encore être acceptées par tous les maires de la métropole. Ce n’est pas gagné. »
La CGT réclame également d’autres mesures complémentaires, comme la mise en place de tickets restaurant pour améliorer le pouvoir d’achat, une campagne de communication pour valoriser le travail des agents, ainsi que plus de sécurité dans certaines missions.
Un rendez-vous a été proposé par la vice-présidente de la métropole, Sylvie Fayolle, pour ce jeudi à 11h, afin de poursuivre les discussions.
Un conflit enraciné dans des tensions politiques
Au-delà des revendications sociales, les syndicats dénoncent également un jeu politique dont les agents seraient les otages : « On est coincés depuis longtemps dans des conflits politiques entre deux camps. Ce n’est pas notre demande. Nous, on fait du syndicalisme pour des conditions de travail décentes. »
La situation, si elle commence à évoluer, reste donc instable. Les agents grévistes restent mobilisés, et la CGT appelle à garder « la tête froide » : « C’est une avancée, mais rien n’est fait. »
Pour rappel, le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, n'a plus réellement la main sur l'exécutif métropolitain, en retrait depuis l'affaire dite du chantage à la sextape.
AC







