Ces dernières semaines, les habitants de Saint-Étienne ont constaté une multiplication des vols à l’arrachée, parfois accompagnés de violence ou de ruse. Selon le commissaire divisionnaire Marine Naudin, cheffe du service de police judiciaire de la Loire, plus de 23 faits de vols de bijoux ont été imputés à quatre individus interpellés le 5 novembre, des faits représentatifs d’un phénomène plus large dans la ville.
« Nous avons constaté une forte hausse des vols à l’arrachée depuis le début de l’année, avec une augmentation de 67 % des faits de vols avec violence, soit en moyenne deux cas par jour dans l’agglomération stéphanoise », précise le commissaire Naudin. Les victimes sont majoritairement des femmes âgées, souvent ciblées dans les rues très fréquentées ou à proximité des centres commerciaux.
Le commandant Claude Lara, chef du service départemental de sécurité publique par intérim, détaille les mesures prises pour contrer ce phénomène : « Nous avons renforcé les contrôles sur les flux, notamment à la gare de Saint-Étienne-Château-Creux, pour contrôler les individus transportant des armes comme des bombes lacrymogènes, ou des bijoux volés. Nos équipes en civil sont également positionnées dans les transports en commun et dans des véhicules banalisés pour saturer l’hypercentre-ville de présence policière et interpeller tout auteur de vol à l’arrachée. »
La présence policière aux abords des trains en direction et en provenance de Lyon répond à un double objectif. Ces vols sont souvent commis par des délinquants itinérants qui se déplacent entre Saint-Étienne et Lyon. Les contrôles permettent d’identifier et d’intercepter ces individus avant qu’ils ne quittent la ville, mais aussi de vérifier qu’ils ne transportent pas d’objets volés ou d’armes. Par ailleurs, cela aide à bloquer les circuits de recel des bijoux, souvent écoulés à Lyon, et à dissuader les auteurs d’utiliser ces trajets pour leurs activités criminelles.
La stratégie policière s’appuie aussi sur le continuum de sécurité : collaboration avec les agents de sécurité des centres commerciaux, cartographie des zones les plus touchées et patrouilles ciblées. « L’idée est de se servir de tous les partenaires de sécurité pour endiguer ce phénomène », ajoute le commandant Lara.
En parallèle, la police s’intéresse aux réseaux de recel des objets volés. « Les bijoux et objets de valeur sont souvent revendus sur des circuits plus ou moins légaux, notamment via des commerces d’or ou des plateformes en ligne. Nous cherchons à identifier ces voies d’écoulement et leurs receleurs afin de remonter aux auteurs principaux », explique le commissaire Naudin. La phase 2 du plan de lutte consiste donc à contrôler les revendeurs d’or et d’objets d’occasion, qui sont tenus de déclarer les objets qu’ils rachètent.
Face à cette situation, la police appelle les habitants à la vigilance : prévenir immédiatement le 17 en cas de vol et déposer plainte systématiquement afin d’aider les services d’enquête à mieux comprendre et contrer ces faits.
« Nous devons agir à la fois sur la voie publique et au niveau de l’investigation », conclut le commandant Lara. « L’objectif est de protéger les victimes, souvent vulnérables, et de ne pas laisser s’installer ce type de délinquance dans l’agglomération. »
AC








