Jean-Pierre Berger est désormais officiellement maire de Saint-Étienne. Le conseil municipal réuni ce jeudi a entériné son élection dès le premier tour, avec 31 voix sur 56, soit la majorité absolue. Une issue attendue, fruit de l’accord conclu en début de semaine entre Jean-Pierre Berger et Marc Chassaubéné, redevenu à cette occasion premier adjoint. Nicole Peycelon, seule candidate d’opposition, a recueilli 12 voix, tandis que 12 élus se sont abstenus.
Cette élection met fin à plusieurs semaines d’incertitudes au sein d’une majorité fragilisée par l’affaire Perdriau, qui a conduit l’ancien maire à démissionner après sa condamnation à quatre ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Malgré ce contexte tendu, la majorité est parvenue à se ressouder pour assurer une transition jusqu’au scrutin de mars 2026.
« Une page se tourne », affirme Jean-Pierre Berger
Fraîchement élu, Jean-Pierre Berger a appelé à tourner la page, tout en assumant une continuité politique avec la mandature précédente :
« On développe et on termine le plan de mandat sur lequel on s’est engagés ensemble. La page se tourne, mais la continuité est là », a-t-il assuré.
Il dit vouloir ramener de l’apaisement après trois années marquées par les tensions et la crise politique provoquée par l’affaire Perdriau. Mais le nouvel édile prévient : il ne s’agit que d’un mandat temporaire.
« Je ne serai pas candidat en mars 2026. Les décisions sont collectives. Je suis là pour mener l’intérim, pas pour conduire la future liste. »
Une opposition sceptique mais en attente d’un climat apaisé
Du côté de l’opposition, le ton oscille entre soulagement, prudence et critiques.
Pour Isabelle Dumestre (Saint-Étienne Demain), cette élection marque surtout la fin d’une période chaotique :
« C’est tant mieux que ça se termine. Nous avons envie de reprendre un travail apaisé. Mais on voit encore beaucoup d’amateurisme : convocations modifiées, élus oubliés… Nos attentes sont limitées pour les trois prochains mois. »
L’élue rappelle que les orientations budgétaires, repoussées au 19 décembre, seront un premier test pour la nouvelle organisation municipale. Elle estime également que la vraie « rupture » n’interviendra qu’en mars 2026, lorsque les électeurs choisiront leur nouvelle équipe municipale.
Une droite d’opposition très critique
Plus tranché, Lionel Boucher, conseiller municipal d’opposition, ne voit dans cette élection qu’« un feuillet sans importance » :
« La véritable page se tournera en mars. Aujourd’hui, ce n’est même pas une virgule, juste des points de suspension. C’est la même majorité qui continue la même politique. »
Il regrette notamment le maintien d’élus ayant soutenu Gaël Perdriau « jusqu’au bout », comme Marc Chassaubéné devenu premier adjoint.
Réorganisation parmi les adjoints
À l’issue du conseil, plusieurs ajustements ont été actés. Marc Chassaubéné devient premier adjoint après avoir renoncé à briguer le fauteuil de maire au profit de Jean-Pierre Berger. Nadia Semache, elle, quitte ses fonctions d’adjointe. Gilles Artigues est officiellement plus sur la liste ce qui rapporte le nombre d'adjoints à 18.
Trois mois pour « faire tourner la boutique »
Jean-Pierre Berger l’a répété : sa mission est d’assurer l’intérim, de maintenir la stabilité administrative et politique de la ville, et de conduire les affaires courantes en attendant les municipales.
À trois mois du scrutin, tous les regards se tournent désormais vers les futures alliances et les candidatures qui émergeront pour mener la ville après douze années marquées par la présence de Gaël Perdriau.
AC








