Clermont-Ferrand, Nantes en 1h55 sans émission : c’est la promesse d’Eenuee, une startup stéphanoise qui développe un avion électrique de 19 places depuis 2019. « Avec les coûts d’exploitation réduits, le billet pourrait coûter le prix d’un TGV », explique Benjamin Persiani, directeur général d’Eenuee. « Les avions thermiques ont rendu les lignes régionales trop chères. L’électrique change la donne : moins d’énergie, moins de maintenance », comme pour une voiture électrique.
Un partenariat clé avec les Mines de Saint-Étienne
Pour passer du prototype de 4 mètres à un avion de 33 mètres d’envergure, Eenuee s’appuie sur un partenariat avec le LabCom de l’École des Mines. « Nous travaillons sur des matériaux composites pour le fuselage », précise Sylvain Drapier, professeur aux Mines. « Le défit est de mélanger fibre de carbone et résine thermoplastique pour réduire le coûts des contrôles et l’impact environnemental ».
5 chercheurs aux compétences complémentaires (physico-chimie, maths appliquées, mécanique) planchent sur la conception optimale des pièces. « On intègre dès la phase de design le coût financier et énergétique de fabrication », ajoute-t-il. L’objectif étant d’obtenir la pièce la plus facile a monter sur l’avion, et surtout la moins chère à produire à grande échelle.
360 000 € pour 54 mois de recherche
Ce laboratoire commun bénéficie d’un financement de 360 000 € de la part de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), étalé sur 54 mois. « Ce projet n’est pas exclusif à Eenuee, précise Sylvain Drapier. Nous mettons à disposition notre expertise en recherche, tandis qu’ils apportent leur savoir-faire en design de prototype. » Une collaboration dont certains résultats pourraient ne servir à l’entreprise « que dans plus de dix ans… ou peut-être jamais ».
Pour Eenuee, l’objectif reste ambitieux : « Réaliser un premier vol commercial en 2033 », annonce Benjamin Persiani. Avec un argument de poids : une consommation d’énergie 11 fois inférieure à celle d’un avion thermique.
T.RIVIERE








