Mobilisation en demi-teinte dans la Loire
La journée de grève nationale du 2 décembre n’a pas rassemblé les foules à Saint-Étienne. Contrairement aux précédentes dates de septembre et octobre, le cortège stéphanois est resté réduit, même si les organisations syndicales ont maintenu leur message : refuser le budget jugé « d’austérité » du gouvernement Lecornu.
« Nous sommes mobilisés partout en France contre un budget qui fait encore peser les efforts sur les salariés, retraités et privés d’emploi », explique Mireille Carrot, secrétaire générale de l’Union départementale CGT de la Loire.
Elle dénonce des coupes qui, selon elle, vont fragiliser davantage les services publics :
« 2026 serait une année très noire : accès aux soins dégradé, services publics affaiblis, retraites insuffisantes… Il faut aller chercher des recettes, pas aggraver la précarité. »
La syndicaliste rappelle également l’ampleur des exonérations accordées aux entreprises : « 80 milliards de cotisations en moins et plus de 200 milliards d’aides publiques », estime-t-elle.
FSU : “Arrêter de viser les plus précaires”
Même son de cloche du côté de la FSU. Pour Yves Bornard, co-secrétaire départemental :
« Ce budget met à mal les travailleuses, les travailleurs, les jeunes, les retraités. L’argent existe, il faut aller le chercher là où il est, pas dans la poche des plus précaires. »
Le syndicat critique également le vote sénatorial réintroduisant le gel des prestations sociales.
Les étudiants dénoncent un gouvernement “déconnecté”
Quelques représentants d’organisations étudiantes étaient présents, malgré une participation faible.
Manelle Grange, secrétaire générale du syndicat étudiant Ose CGT, regrette l’absence de prise en compte de la précarité étudiante :
« Les frais augmentent, les repas sautent, et le budget ignore totalement les étudiants. Nous demandons une éducation gratuite et réellement accessible. »
Les retraités mobilisés “pour les jeunes”
Cosette Sapey, secrétaire de la section Ondaine de la CGT multipro retraités, s’inquiète surtout pour les générations futures :
« Avec 1 000 ou 1 100 euros on survit. Mais demain, ce sera quoi pour les jeunes ? Le budget tel qu’il est présenté est affreux. Il faut une meilleure justice fiscale. »
Un 2 décembre également marqué par les 130 ans de la CGT
Malgré la faible affluence, la matinée a été animée par un moment symbolique : la CGT a célébré les 130 ans de son syndicat.
Au programme :
- fumigènes,
- banderoles,
- un tifo déployé devant la Bourse du Travail,
et une série de portraits rendant hommage aux hommes et femmes qui ont marqué l’histoire des luttes sociales dans la Loire.
Un clin d’œil festif et mémoriel, très applaudi par les militants présents.
Une mobilisation qui s’essouffle mais une contestation toujours vive
Si la participation stéphanoise apparaît en recul, les organisations locales assurent qu’elles continueront à se battre contre un budget qu’elles jugent “injuste socialement”. Dans la Loire comme ailleurs, les syndicats promettent de nouvelles actions dans les prochaines semaines, alors que la discussion budgétaire se poursuit à l’Assemblée nationale.
AC








