KNDS Roanne symbolise l'aboutissement de sept années de collaboration entre la France et la Belgique dans le domaine de la défense. Dans le cadre des programmes Camo un et deux, les industriels belges vont procéder à l'assemblage final des véhicules militaires conçus par KNDS. Cette initiative répond à l'économie de guerre prônée par le gouvernement français.
Arnaud Barret, Directeur du site de KNDS Roanne, explique l'évolution de la production : "L'idée, c'était de répondre à la loi de programmation militaire sur le programme Scorpion et de passer de cent cinquante véhicules en 2019 à plus de quatre cent cinquante prévus en 2027. Il faudra produire à peu près quatre cents véhicules par an, c'est-à-dire quasiment trois fois plus que ce qu'on savait faire en 2019."
Livraisons et transfert de compétences
En juillet 2025, les premiers Griffons seront livrés en Belgique pour l'assemblage final. Entre 2025 et 2030, plus de quatre cents véhicules seront livrés, rendus possibles grâce à un transfert de compétences entre les deux pays. La visite du ministre de la Défense belge, Theo Francken, vient confirmer cet accord durable. "Nous avons une industrie assez forte, mais vous êtes, ça, c'est clair, beaucoup plus forts et beaucoup plus grands. Alors c'est bien que je suis ici pour voir aussi la fabrication et beaucoup de succès aussi à tous les collaborateurs. Merci pour vos efforts tous les jours. On a besoin de matériaux, on a besoin de ces véhicules", a déclaré Theo Francken.
Un partenariat stratégique
Grâce à ce partenariat, la Belgique et la France pourront utiliser la même base de véhicules, adaptée aux spécificités de chaque pays. Cependant, la France souhaite aller plus loin qu'un potentiel Camo trois, qui reste un simple accord commercial avec KNDS.
Sébastien Lecornu, Ministre des Armées français, a souligné l'importance d'un accord stratégique plus large : "Est-ce qu'on peut aller beaucoup plus loin ? Donc c'est pour ça qu'on va avoir un accord de gouvernement à gouvernement qui va être un accord stratégique, militaire, avec les deux chefs d'État-major des armées de terre, industriel, et donc pas que KNDS, avec une logique Camo ou Thales, que sais-je, mais aussi en intégrant dans la réflexion FNR STAL, parce qu'on a aussi un sujet, nous, de munitions de petit calibre. On va s'épauler, ce qui va permettre aussi de protéger les emplois locaux. C'est vrai en Belgique et c'est vrai ici à Roanne, dans lequel on a beaucoup embauché ces dernières années et sur lequel, si on veut garder ce niveau d'investissement ici à Roanne, ça passe par un rapprochement avec la Belgique."
Une stratégie militaire européenne
Le site roannais de l'entreprise franco-allemande a une capacité d'exploitation de six cents véhicules par an. Grâce à sa compétence unique en France de mécano-soudage à forte épaisseur, le site ligérien se place au cœur d'une stratégie militaire européenne. Ce partenariat renforce non seulement les capacités de défense des deux nations mais protège également les emplois locaux, tout en favorisant une collaboration industrielle et technologique essentielle pour l'avenir de la défense en Europe.
T.RIVIERE







