Ce mercredi 4 juin, le tribunal de commerce de Saint-Étienne a acté la reprise de Verney-Carron, dernier fabricant français d’armes de petit calibre, par le groupe Rivolier. Cette entreprise familiale, installée à Saint-Just-Saint-Rambert, n’a pas été choisie au hasard. Face au géant belge FN Browning, Rivolier a su faire valoir sa proximité territoriale, sa parfaite connaissance de Verney-Carron (dont elle distribue déjà ses armes), ainsi que son carnet de commandes bien garni. Cette décision permet la sauvegarde de 55 emplois sur les 67 que compte la manufacture stéphanoise, placée en redressement judiciaire depuis février. Pour consolider cette reprise, Rivolier s’alliera au groupe tchèque RSBC, avec lequel une coentreprise sera formée. RSBC possède déjà 2 fabricants d’armes européens, renforçant ainsi les perspectives de développement industriel.
Une victoire pour l’emploi local et le patrimoine industriel
Au-delà du simple enjeu économique, cette reprise revêt une dimension symbolique forte. Fondée en 1820, Verney-Carron représente un pan du patrimoine industriel ligérien. Longtemps spécialisée dans les armes de chasse, la manufacture s’est fait connaître pour avoir conçu le flash-ball dans les années 1990, utilisé pendant plus de 20 ans par les forces de l’ordre françaises. Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a salué « une excellente nouvelle pour les salariés et le tissu industriel local ». Rappelons que Rivolier, fort de 280 salariés pour 131 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, renoue avec son passé : de 1830 à 1963, elle fabriquait elle-même des armes de chasse. Avec cette reprise, elle s’impose aujourd’hui comme un acteur clé de la filière armurière en France, et particulièrement dans la Loire.
ZF